dimanche 28 novembre 2010

Exposé : Luther, un réformateur hérétique ? (Première partie )

    
                                                                            Luther…                                          
A) Luther, une proposition pour réformer l’Eglise ?
1) Une théologie chrétienne originale qui s’inscrit dans un contexte opportun…
Plusieurs facteurs ont encouragé au 16 ème siècle la naissance et le succès de la « Réforme ».
En premier lieu L’Eglise répond mal aux angoisses des fidèles qui croient le monde près de sa fin.
En effet théologiens et prophètes se livrent à de savants calculs sur l’âge du monde depuis la naissance d’Adam et Eve et situent la fin du monde proche, L’humanité est comparé à « un vieil arbre délirant et titubant en proie à toutes sortes de songes et d’illusions »
Le clergé entretient cette peur du Jugement dernier en instaurant une peur du diable et des sorcières, qui sont vus comme  des attaques de Satan, le clergé se livre à de véritables procès contre les sorcières et aggrave les peines judiciaires contre ceux supposés comme envoyés par Satan..
La damnation éternelle hante toutes les consciences et chacun cherche un moyen pour échapper à l’enfer et sauver son âme.
C’est alors qu’apparait une solution de facilité proposée par le clergé : Le commerce des indulgences. Les mourants prévoient dans leurs testaments des dons et de l’argent pour abréger leur séjour au purgatoire, le trafic des indulgences augmente encore quand le Pape Léon 10 les concède dès 1514 à ceux qui versent une obole pour la reconstruction de la basilique St Pierre de Rome.
IMAGE INDULGENCES
Ce trafic pousse le peuple à la révolte contre les membres du clergé qui s’enrichissent avec l’argent de l’Eglise, les croyants perdent la foi dans les institutions catholiques, car le clergé s’enrichit  aux dépens des fidèles qui craignent la fin du monde.
Parallèlement à cette perte de foi, le développement du courant humaniste prône un retour à la Bible, et met l’accent sur la religion intérieure.
Enfin l’autorité universelle du pape Grégoire 7se heurte à l’autorité grandissante des  souverains, en effet les princes cherchent de plus en plus  à intervenir dans le choix des membres du haut clergé.
Tous ces symptômes annoncent l’arrivée imminente d’une mutation religieuse.
2) …mais en opposition avec le dogme  catholique existant.
C’est dans ce contexte qu’à la veille de la toussaint 1417 Luther affiche ses 95 thèses à la porte de l’église de Wittenberg, thèses qui mettent violemment en cause au nom de la vérité de la pénitence, les pratiques de l’Eglise.
Il propose  un retour à une purification générale de l’Eglise, une plus stricte discipline, que la vie des fidèles soit une pénitence, refuse le commerce des indulgences,
De plus, alors que l’image de la vierge est prédominante chez les chrétiens, Luther prône un retour au culte du Christ, un retour à l’essence même de la religion
La méditation de Luther est en effet centrée sur le Christ car la justice divine et le pardon des pêchés s’accomplissent gratuitement dans le sacrifice même du Christ Luther refuse désormais les dogmes, la théologie telle qu’elle est enseignée, pour s’attacher à entreprendre une relation plus personnelle avec Dieu.une telle prédication chaleureuse et rassurante touche des fidèles qui voient en lui la fin de leurs craintes.
GRAVURE
La différence entre les bonnes mœurs et la piété des luthériens qui contrastent avec l’avidité, la richesse et la superstition des moines de Rome
Lorsqu’il intervient publiquement en 1517 il ne souhaite pas révolutionner l’Eglise, mais simplement alerter les chrétiens, Luther souhaite avant tout un débat ouvert autour de divers thèmes : les indulgences d’abord, mais aussi le péché originel, la confession, le libre arbitre(…)
THESES
84. Et encore : quelle est cette nouvelle sainteté de Dieu et du Pape que, pour de l'argent, ils donnent à un impie, à un ennemi le pouvoir de délivrer une âme pieuse et aimée de Dieu, tandis qu'ils refusent de délivrer cette âme pieuse et aimée, par compassion pour ses souffrances, par amour et gratuitement ?
86. Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles de l'homme le plus opulent ?
On voit que les thèses de celui-ci reprochent clairement le trafic d’argent effectué par L’Eglise et plus particulièrement le pape.
En 1815 Luther fait parvenir 97 « justifications » au pape Léon 10, il reçoit en retour une citation à comparaitre
3) Luther un Homme provocateur ?
Il refuse de s’y rendre  car l’un de ses juges a publié un pamphlet contre lui, en revanche il accepte de rencontrer Cajetan chargé par le pape de débattre avec lui. Au terme de 4 jours de débats Luther durcit encore sa position affirmant que «  l’infaillibilité de la Bible ne saurait être moindre que celle du pape »
Clairement Luther affirme que le pape dirige mais n’est pas plus saint qu’un autre chrétien.
 Luther aggrave son cas en juillet de l’année suivante, en mettant en cause l’infaillibilité des conciles. (Assemblées d’évêques).En juin 1520, Rome publie la bulle Exsurge Domine le menaçant d’excommunication (Cette bulle déclare hérétiques les propositions de Luther.), tandis que ses livres sont brûlés. Luther réagit avec la même violence, brûlant le 10 décembre à la fois la bulle papale et le droit canonique.
L’excommunication, est désormais inévitable, elle est prononcée le 3 janvier 1521 (bulle Decet Romanum Pontificem).Luther est ensuite mis au ban du Saint Empire.
 Devant la diète de Worms convoquée en avril 1521, Luther refuse à nouveau de se rétracter, réclamant ’être convaincu par le témoignage de l’Écriture et s’estimant soumis à l’autorité de la Bible plutôt qu’à celle de la hiérarchie ecclésiastique. L’édit de Worms décide alors de mettre Martin Luther et ses disciples au ban de l’Empire.
Mise au ban de l’empire : signifie que quiconque peut le mettre à mort sans risquer aucune poursuite, interdiction dans tous l’empire de vendre ou d’acheter des écrits de Luther.


B) Luther le « père « d’une nouvelle religion
1) Luther, un réformateur novateur ?
Le mouvement de Luther est soumis à des influences externes, celui ci se situent dans le sillage des  prédicateurs Jean Huss, Bernardin de Sienne et Savonarole.
Jérôme Savonarole, et mort sur le bûcher à Florence, en  1498, c’est un frère dominicain, prédicateur et réformateur italien, qui  s’efforce par la prédication de régénérer les mœurs et de provoquer la Réforme de l’Eglise .A partir de 1490/1510 ceux qui proposent une réforme sont écoutés, entendus et suivis. Il prêche de façon véhémente contre la corruption morale du clergé catholique, sans toutefois remettre en cause le dogmeIl est connu pour avoir fait bruler tous les objets qui poussent au pêché : les cosmétiques, les bijoux, les robes , C’est le bûcher des Vanités.
.Au sens propre Savonarole « protestait », publiquement et fortement, contre les désordres ahurissants de la papauté et du haut clergé Savonarole est considéré comme coupable d’appel au schisme Savonarole excommunié et condamnée pour hérésie est torturé, fait prisonnier et enfin tué.
2) La « Réforme », pilier du dogme luthérien : les grands écrits réformateurs.
 1520 est une année décisive au cours de laquelle Luther rédige ses grands textes. Au nombre de 4.
La Papauté de Rome (juin) affirme que le royaume de Dieu se trouve dans chaque chrétien et non dans une Eglise visible, que le pape comme tous les chrétiens est soumis à l’autorité de l’Ecriture sainte.
Un deuxième écrit : Manifeste à la noblesse allemande : affirme qu’il faut renverser trois murs : le premier :le sacerdoce c a d le caractère sacré du prêtre au moment de son ordination, le deuxième c’est l’autorité du pape en matière d’interprétation de l’écriture, le troisième c’est l’autorité pontificale en matière de convocation de concile.
Dans le troisième écrit il expose en latin une doctrine des sacrements, il les réduit de 7 à 2 : le baptême et la cène, celui de la cène doit être réalisé sous les deux espèces du pain et du vin, c’est une commémoration et non un sacrifice, il rejette la transsubstantiation selon laquelle le prêtre change le pain en corps du christ et le vin en sang
Le dernier écrit réformateur démontre que le chrétien est « libre seigneur de toute chose et n’est soumis à personne
Philippe Melanchthon , ami et disciple de Luther publie en 1521  Loci comunes theologicarum : premier traité de théologie dogmatique luthérienne

Mise au ban de l’empire : signifie que quiconque peut le mettre à mort sans risquer aucune poursuite, interdiction dans tous l’empire de vendre ou d’acheter des écrits de Luther.

jeudi 18 novembre 2010

Les Historiens Antiques

Allez, pour la dernière épreuve! :)

Tacite:
Né vers 55 en Gaule Narbonaise, sous Néron. Probablement issu d'une famille de l'ordre équestre de Gaule.
En 88 sous Domitien: devient oréteur puis tribun de la plèbe, consul suffect en 97.
Oeuvres majeures:
 La vie d'Agricola en 98 . Agricola était son beau père, c'était aussi un consul. Tacite fait l'éloge d'une forme de "virtus" dont Domitien était dépourvu: il marque ainsi une opposition discète au régime impérial en place.
Histoires: en 109. Décrit l'obsession du complot chez Tibère, la faiblesse de Claude, la monstruosité de Néron. Il a également dit de Tibère (règne de 14 à 37) qu'il était fourbe, malicieux, cruel, déloyal envers ses meilleurs amis.
Il a aussi écrit une oeuvre inachevée; "Ab excessu divi Augusti"  couramment appelée les Annales.
Ses informations ne sont pas toujours rigoureuses, on conteste parfois sa valeur d'historien mais il combinait plusieurs sources avant d'écrire, et il bâtissait un reflexion historique sur sa pensée philosophique.

Tite-Live:
(-59 à 17) Ab urbe condita (Histoire Romaine)
Il était proche d'Auguste et aurait même été chargé de l'éducation du jeune Claude. Auguste se sert de ses livres pour renforcer son pouvoir et l'unité nationale. Dans Ab Urbe Condita, il explique l'histoire de rome de sa fondation à Auguste. Et tite live, bien que républicain est aidé dans son travail par la famille impériale. L'évocation des hauts faits de rome peut servir l'empereur, et devenir un monument à la gloire de rome. Cette histoire n'est pas objective, elle idéalise les grands hommes politiques, mais est dans les même temps pleine de prévention pour les démocrates.

Suétone:
Il a vécu au I, IIe siècle après JC (sans doute né en 69 ap JC).  A écrit Vie des 12 Césars de Jules César à Domitien. Il vient d'une famille de l'ordre équestre.
Suétone était de secrétaire d'Hadrien, il avait donc acces aux archives, aux senatus consultes, aux lettres et aux testaments d'empereurs. Mais il portait peu d'attention à l'hsitoire réelle et à l'administration de l'Empire. il s'interessait plus aux actes et aux personnalités des premiers Césars et surtout à leurs vices et travers, c'était un "colporteur de ragots". Il a ainsi dit de Tibère qu'il était bourbe, malicieux, cruel.De Claude qu'il avait une tare qui était l'incompétence politique.

Dion Cassius:
Né en Asie Mineure en 155.  Dion Cassius est issu d'une famille sénatoriale. Son père était consul suffect sous Commode.
Questeur en 188, préteur vers 195,consul suffect à Rome vers 205. (comme la voiture hahaha)
Il a écrit Histoire Romaine 80 livres qui retracent les 973 ans de la vie de Rome à partir de sa fondation jsuqu'à Septime Severe.
Oeuvre en 2 temps, un premier jusqu'à Actium, puis temps des empereurs. Consacre beaucoup +de temps aux emprereurs: apologie des empereurs et surtout d'auguste, fondateur de "la monarchie imprériale". Mais défend aussi sa classe (dialogue entre Mécène et Agrippa ).
Oeuvre précieuse mais peu fiable sur institutions républicaines. Commentateur des aspects politiques de l'histoire.

Strabon:
né vers 58 av JC en actuelle Turquie, mort vers 25 ap JC. Géographe grec mais aussi historien. S'installe à Rome. A connu début règne Tibère. Souvenirs historiques, un ouvrage en 43 livres, qui commençait au point où se terminaient les Histoires de Polybe et qui se continuait peut-être jusqu'à la bataille d'Actium. Mais pas parvenu jusqu'à nous. Seule sa Géographie nous est parvenue.


Voilaaaaaa! j'espère que ça vous va! :D Allez les enfants c'est bientot fini! un petit rappel des dates de nos chers empereurs?

Auguste: 23 sept 63 av JC- 19 aout 14 ap JC Arrive seul "au trone" de rome après Actium en -31

Tibère: Novemebre 42 av JC - 16 mars 37 ap JC. Empereur de 14 à 37

Caligula: 12 ap JC à 54 ap JC. Règne de  37 à 41.

Claude: 10 av JC à 54 ap JC. Règne de 41 à 54

Néron: 15 octobre 37 à juin 68. Règne de 54 à 68.

mercredi 17 novembre 2010

L'évolution créatrice, suite de l'exposé (p23-55)


Pourquoi l'homme fait il son devoir?



I. /  Par intérêt

L’homme semble faire son devoir parce que la société le lui impose, c'est-à-dire pour pouvoir vivre en société. Faire son devoir c’est agir conformément à ce qui devrait être, conformément au bien. Et, puisqu’il n’est pas facile de savoir ce qui est bien, la société se charge d’établir les devoir civiques et juridiques que tous les citoyens se doivent de respecter pour coexister. Tel est le premier aspect du devoir : avant de s’imposer  comme obligation morale de la conscience, le devoir s’impose du dehors
Ex : cela fait partie de l’éducation de l’enfant, dès son plus jeune âge il obéit aux règles, par peur d’être puni.

L’homme fait aussi son devoir parce que c’est plus avantageux qu’une vie asociale sans règles de vie. Comme le dit Hobbes dans Le Léviathan , si « l’homme est un loup pour l’homme » à l’état de nature, cad si l’homme est naturellement agressif et ne peut se contraindre lui-même tant que des règles sociales ne lui sont  pas imposées , c’est alors la loi du plus fort qui règne : chacun se trouve dans un état d’insécurité permanent, puisque tout autre peut venir lui dérober son bien à chaque instant, pourvu qu’il soit plus fort. C’est donc d’abord par besoin de sécurité, et donc par intérêt personnel que l’on accepte de se plier à certaines règles, pour en échange jouir de la réciproque.

Ainsi que le fait remarquer Bergson dans Les deux sources de la morale et du droit, la morale est d’abord sociale, et le devoir relève d’une obligation qui s’impose à tout membre d’une communauté. En effet le devoir provient d’une pression sociale à laquelle nous ne pouvons que difficilement échapper. Si des devoirs sont établis par la société c’est parce que celle-ci cherche à maintenir son ordre, à réguler des coexistences afin que règne une certaine harmonie

Freud montre comment le processus psychologique de l’intériorisation relaie la pression sociale : dès son plus jeune âge l’enfant rencontre des interdictions qu’il est amené à intérioriser  pour ne pas perdre l’amour de ses parents et éducateurs. Une des trois instances du psychisme, le Surmoi se constitue par cette intériorisation des interdits et ceci canalise la sauvagerie des pulsions, c'est-à-dire socialise.

La morale est d’abord sociale, et cette morale, Bergson la nomme « la morale close ». Par exemple Bergson explique qu’au travers du maître d’école c’est toute la société qui dit « tu dois » et qui exerce sur l’élève une pression telle qu’il ne peut que se soumettre au devoir.

L’homme fait son devoir par intérêt et par habitude, obéissant aux règles de conduite dictées par la société, ou la communauté, à laquelle il appartient. Cependant nous ne pouvons plus ici distinguer le devoir de la contrainte, et il semble que l’homme qui n’obéit que par peur de l’insécurité, de la punition ou de l’exclusion sociale ne soit pas véritablement un être moral. Faire son devoir n’est ce pas agir en vue du bien, raisonnablement et donc sans y être contraint ? Car de celui qui agit sous la menace on ne dit pas qu’il fait son devoir mais qu’il agit contraint et forcé.



II/ Pour le bonheur


L’homme qui ne fait son devoir que par contrainte ne fait finalement qu’obéir à la force, à la pression qu’il subit, si bien qu’on ne peut pas dire qu’il s’oblige lui-même. Or, faire son devoir, c’est avant tout accomplir ce que l’on pourrait  refuser d’accomplir.Le devoir se distingue de la contrainte en ce qu’il dépend d’une libre volonté du sujet, une décision délibérée de sa part. Ainsi Rousseau écrit dans le Contrat Social que "la force ne fait pas droit"  et que la contrainte diffère de l’obligation. Si le devoir est conçu par lui-même il doit être distinct de la contrainte. Certes le devoir doit d’abord prendre la forme de la contrainte pour que l’enfant puisse s’éveiller à la conscience du devoir être, mais il ne prend son véritable sens que lorsqu’il fait l’objet d’une intention délibérée. Rappelons que l’éducation ne se confond pas avec le dressage : il s’agit de faire un homme c'est-à-dire un être capable de liberté. Faire son devoir c’est donc décider librement de faire le bien. Au terme de cette analyse notre sujet devient donc : pourquoi l’homme décide-t-il de faire le bien ?

Si l’homme décide de faire le bien, c’est donc qu’il atteint une certaine maturité et prend conscience de la valeur du bien. Le devoir a pour but l’établissement du bien. Or tout homme recherche le bonheur et le bonheur réside justement dans la possession du bien. Faut-il alors comprendre que l’on s’affranchit de la morale sociale pour élaborer sa propre morale en fonction de ce que l’on se représente être un bien pour soi ? Mais celui qui vole croit bien faire pour lui, mais demeure dans l’illusion quant au bonheur qui peut découler de cet acte.
Il faut distinguer satisfaction éphémère et bonheur : la satisfaction ne demeure pas ; les désirs s’enchaînent. Le bonheur réside dans  la recherche d’une plénitude durable.

OR le bonheur est la fin que tout homme vise pour elle-même, ce à quoi toute activité est subordonnée, ainsi que le montre Aristote dans l’Ethique à Nicomaque : «  la fin ultime c’est le bonheur ». Le problème c’est que les hommes ne sont pas d’accord sur le contenu du bonheur. Or nous pouvons remarquer que si le bonheur est ce que tout homme recherche, alors il  constitue l’accomplissement de la nature humaine. Et, ce qui fait de l’homme un être humain c’est de mener une vie conforme à la raison. La raison définit dans son aspect pratique les  devoirs que tout homme vertueux se doit d’accomplir. Ainsi faire son devoir est une condition nécessaire pour être heureux.
Nous voyons donc que l’homme qui fait son devoir va au-delà des pressions sociales, il agit de lui-même en vue de l’accomplissement de son humanité, ce qui devrait lui permettre d’atteindre le bonheur.
C’est notre humanité qu’il s’agit d’accomplir ici, et non notre individualité. Il y a alors bien devoir, puisqu’on s’oblige : le devoir peut entrer en conflit avec nos envies et intérêts personnels.


L’homme qui fait son devoir ne doit donc pas le faire par pu intérêt égoïste ou par contrainte : il ne ferait alors que céder lâchement aux contraintes qui s’imposent à lui. Il fait donc son devoir par souci d’accomplissement de son humanité, recherchant l’harmonie avec lui-même et le bonheur. Cependant, faire du bonheur un mobile de l’action vertueuse, n’est-ce pas d’une part, réduire la notion  de bonheur, et d’autre part, contredire la notion de devoir ?

III/ Par devoir

Le bonheur résulterait de la vertu, du fait d’agir conformément au devoir, selon Aristote. Mais n’y a-t-il pas ici une confusion entre une sorte de contentement intellectuel que procure la satisfaction d’avoir résisté à ses penchants les plus vils et le bonheur tel qu’on l’imagine ordinairement ? Car le bonheur ne réside pas  seulement dans un état de contentement : on le conçoit généralement comme un état de satisfaction totale que l’action vertueuse seule ne permet pas d’atteindre. Etre satisfait, c’est combler tout manque et les manques sont divers d’un individu à l’autre. Si nous pouvons définir un état d’harmonie de l’homme avec lui-même comme accomplissement de la nature humaine, il n’en reste pas moins que tout homme est aussi un individu soumis à des désirs et que son bonheur réside dans la satisfaction des désirs. Le devoir n’est donc pas  nécessairement accompli en vue du bonheur et ce d’autant plus qu’il arrive parfois que l’action vertueuse rendre malheureux, qu’elle entre en conflit avec la satisfaction d’un désir. Car il n’est pas facile de faire son devoir, cela demande de s’obliger  soi même, ce qui montre bien que cela ne se fait pas spontanément.

Si l’homme ne fait pas son devoir par souci d’accession au bonheur, qu’est ce qui le pousse à agir par devoir ? Pour répondre cette question il semble judicieux d’analyser ce qu’est le devoir lui-même. Le devoir est l’obligation morale que nous imposons à nous-mêmes. Agir par devoir ce n’est pas agir par intérêt. Celui qui portant assistance à autrui  croit agir par devoir peut très bien en retirer une satisfaction personnelle, un intérêt, le regard bienveillant des témoins de  la scène, si bien qu’il a agit plus par intérêt que par devoir, on ne dira pas de l’homme recherchant la gloire par ces actions conforme au devoir qu’il est véritablement vertueux. Car la vertu réside dans le fait que l’action est faite par devoir, l’action est accomplie par simple bonne volonté, pour elle-même et non pour la satisfaction qu’on en retire. Kant, dans Les fondements de la métaphysique des mœurs, écrit : « Une action faite par devoir tire sa valeur morale, non du but qu’elle doit atteindre, mais de la maxime d’après laquelle elle s’est décidée : elle dépend simplement du principe de la volonté » Ce qui fait la valeur morale d’une action, donc sa conformité au devoir c’est d’abord la bonne volonté qui est à son origine, et non les résultats qu’elle produit. Ainsi agir par devoir c’est agir sans considération du résultat ou de l’intérêt qu’on peut en retirer, mais seulement par pur respect pour le devoir lui-même. Or celui-ci s’exprime par le biais de l’impératif catégorique dont la première formulation est d’après Kant : «  Agis toujours d’après une maxime telle que tu puisse également vouloir qu’elle devienne une loi universelle. » L’impératif catégorique garantit la moralité en ce qu’il s’impose à tous de manière universelle. Prendre en compte les conditions de réalisation de l’action ferait entrer en jeu les intérêts possibles.

Si l’homme fait son devoir ce doit être simplement pour faire son devoir, et  non pour un autre motif, sans quoi le devoir ne serait plus un devoir, mais un impératif  hypothétique, qui en effet, prescrit les moyens à mettre en place  pour arriver pour arriver à une fin déterminée. Nous voyons qu’ici il y a donc un but, un « si », une condition qui contredit l’idée même du devoir. Le devoir renvoie  en effet à la morale, c'est-à-dire à la distinction entre le bien et le mal. L’expérience morale implique un rapport  à la valeur : nous avons vocation à la morale parce que notre existence et nos conduites ne relèvent pas d’un simple fait mais d’un souci d’être. Seul l’impératif catégorique, et non le simple impératif hypothétique assure que le devoir est bien accompli pour lui-même et garde son caractère de devoir moral. Il nous dit : « tu dois parce que tu dois ». Telle est la condition pour que le devoir soit vraiment devoir : qu’il s’impose de manière inconditionnée.


Méthodo de la dissert

Intro:
On amène, on pose, on justifie, on analyse le sujet. Il faut citer le sujet tel quel. Amener l'intro de manière originale si possible (analyse de tableau, citation,  fait historique...). Ensuite, on problématise le sujet, et on annonce le plan. Problématiser le sujet, c'est se demander en quoi ce sujet pose problème et pourquoi on ne peut pas y répondre, simplement par oui ou non par exemple. On explique l'enjeu philosophique du sujet, on cherche à mieux comprendre la question avant d'y répondre.


Plan: (je ne sais pas s'il il est toujours valable en HK... )

En première partie on énonce l'idée la plus simple, en trois paragraphes.
En seconde, on explique que le problème est plus complexe que cela et qu'il faut approfondir la reflexion; on essaie d'aller plus loin. (trois sous parties aussi)
En troisième partie enfin, on enonce notre thèse personnelle qui parait juste (mais pas de je!) (et encore trois sous parties!)
Tout doit être justifié, illustré par des exemples. Mais les exemples peuvent être littéraires, tant qu'on justifie leur apport philosophique! :)

Les transitions:
C'est un élément majeur de la dissert. Qu'avons nous dit dans cette partie? Comment répondre provisoirement au sujet? On recentre la reflexion. Quels problemes rencontrons nous? Comment poursuivre la reflexion?

Conclusion:
presque pareil que le commentaire, je vous renvoie à l'article précédent! :)

Conseils:
Une dissertation s'oppose aux idées recues, aux évidences, aux lieux communs. C'est une reflexion construite et organisée, dans laquelle on est presque entièrement libre de faire ce que l'on veut du moment que l'on aborde le sujet avec sa raison. Il n'y a pas de réponse type, mais une réponse à partir d'une reflexion logique, personnelle. C'est une sorte de discussion, mais pas un savoir, et surtout pas un catalogue, d'opinions ou de savoirs.


Allez, bon courage mes petits HK, c'est bientot fini! :)

Méthode du commentaire philosophique!

Precisions:
On ne dit pas ce qu'on sait de l'auteur. Ce n'est pas l'auteur qui compte, mais ce qui est dit dans le texte.        -Les mots doivent tous être expliqués (mais pas nécessairement cités!)
-attention à la forme, elle doit permettre, au premier coup d'oeil, d'identifier la manière dont le texte est identifié mais il n'y a pas toujours trois parties dans un texte: on doit donc découper son commentaire en autant de parties qu'en comporte le texte.

Au brouillon:
-il faut commencer par identifier le thème du texte. Il faut repérer les mouvements du texte (eh oui, encore...)
-Ensuite, on repère la thèse du texte.
-On identifie la progression du raisonnement, c'est à dire que l'on cherche à comprendre comment et pourquoi le texte a été formulé, mis en forme de cette manière...
-Il faut ensuite traiter le texte partie par partie. Dès qu'on a identifié une partie, il faut mettre en évidence cette partie (sans tenir compte de l'ordre d'apparition des formules). On peut faire par exemple des analyses de vocabulaire par partie.
Finalemenjt, expliquer un texte c'est en faire une lecture critique (mais pas forcément contestataire! )

L'introduction:
C'est toujours une justification de ce qu'on va dire par la suite. On doit y expliquer (dans cet ordre si possible):
-De quoi parle le texte?
-Quel est le problème que ce texte cherche à résoudre?
-Le thèse, c'est à dire comment l'auteur résout le problème. (ce qui est affronté, ce qui est posé, ce que l'auteur affirme)
-la manière dont le texte est organisé, sa structure logique. (cela correspond au plan que l'on va suivre)

Le Développement:
-Reprendre une à une les grandes étapes logiques du texte: on a autant de grandes parties que d'étapes logiques. Les expliquer.
Ne pas faire d'explication phrase par phrase, mais idée par idée.
Il faut aller dans le détail, repérer le vocabulaire, les expressions, les idées cachées. Utiliser la reflexion que le texte suscite. Il faut aller au bout de ce que l'on dit, ne pas avoir peur de ce qu'on peut ressortir. Il vaut mieux aller au bout d'une idée qui peut apparaitre fausse a posteriori qu'effleurer une idée "juste". (mais il n'y a pas vraiment d'idée juste...)


Conclusion:
La plus sobre possible. On rappelle la thèse et les éléments remarquables du développement (que mon prof appelait: "reflexion"). On ne cite pas d'autres auteurs, mais les références littéraires sont les bienvenues. attention par contre aux images cinématographiques.


Conseils:
Se poser des questions: quel est le but de l'auteur? Pourquoi choisit il ces éléments?
Il faut mettre en évidence ce qui est caché, comment notre raison réagit face au texte.
Expliquer comment ce texte nous fait refléchir.

lundi 15 novembre 2010

Exposé de philo 1

L'Evolution créatrice de BERGSON
Compte rendu de l'introduction et de la première partie du chap 1 (p1 à 23)

Quelques points de rappel sur Henri BERGSON
 - né en 1859 et mort en 1944
 - est le plus célèbre philosophe français au début du XXe
 - élève de l'ENS et agrégé de philosophie en 1881
 - professeur en province, puis à Paris et en 1900 au Collège de France

La réception de l'oeuvre
Parue en 1907, l'EV est la 3ème oeuvre de B, d'ailleurs 1907 est dite "l'année-Bergson". C'est l'ouvrage majeur du philosophe, où s'articulent les fondements de sa pensée.

nb : B utilise de nombreuses métaphores et des images pour illustrer son propos



  • L'introduction


1) un appel à la réflexion, B s'interroge sur la nature de l'intelligence & sur la vie

a) L'intelligence est le résultat de l'évolution de la vie : B a 2 conceptions (pV)
-> une fonction pratique
-> un produit à la recherche de théorie

b) Incompatibilité entre vie réel et la connaissance conceptuelle (P VI et VII)

c) L'intelligence est un paradoxe : c'est une imperfection qui cherche à comprendre le monde (pVIII)

d) B révoque le mécanisme (pVIII)

e) B s'attache  à l'idée d' "une poussée vitale" et de "puissances complémentaires de l’entendement" qui résultent de "l'évolution de la nature" (pIX)
=> 3 degrés de conscience (l'instinct, l'intelligence, puis l'intuition)

f) Pr B, il faut (pIX)
 - lier la théorie de la connaissance à celle de la vie, de ce fait, la fonder, la critiquer et la dépasser, comme le suggère Frédéric WORMS
 - restituer l'intelligence dans une vision plus ouverte de la vie

g) B refuse l’évolutionnisme de SPENCER et soutient la thèse de l'évolution créatrice (petit clin d'oeil au titre...) ; cad d'un élan vital et d'une intelligence progressive.

2) Les enjeux de l'essai + annonce du plan

a) " Le but de L'EV n'est pas de résoudre tt d'un coup les plus grands problèmes " B sert de guide, en définissant la "méthode" et en nous faisant "entrevoir, sur qq points essentiels, la possibilité de l'appliquer" (pX)

b) Annonce du plan, cf les 4 grandes parties
 I. De l'évolution de la vie : mécanisme et finalité
 II. Les directions divergentes de l'évolution de la vie (...)
 III. De la signification de la vie (...)
 IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée et l'illusion mécanistique (...)



  • Chapitre I (première partie)
1) La durée (p1 à 7)

 - l'introspection permet de nous connaître nous-même, mieux que les objets ext. B rappelle ses conclusion de L'Essai sur les données immédiates de la conscience

 - il oppose sa thèse sur la durée au temps cartésien 

- la mémoire = accumulation du passé + anticipation du futur, permanentes

=> l'image du peintre, de l'artiste pr justifier l'unicité du moment

- les formes de l'action déterminent l'homme

- B refuse l'idée d'une discontinuité

=> " exister consiste à changer, changer à se mûrie, se mûrir à se créer indéfiniment soi-même"

2) Les corps in- et organisés (p7 à 15)

a)

- la conscience n'est pas un objet matériel et pr B,  la science de Descartes "n'envisage que des systèmes isolés" 

=> exemple de la préparation d'un verre d'eau sucrée
B en déduit que le tps, l'impatience sont des manifestations du "vécu"

=> "plus nous approfondissons la nature du tps, plus nous comprendrons que durée signifie invention, création de formes "

=> B prend l'image du ressort et fait ref à Matière et mémoire avec l'exposé du miroir (p11)

b)

 - les faits biologiques (cf les nbx exemples concrets...)

 - B rejette l'idée que la pensée est un espace de représentation où il existe des simultanéités

 - thèse du déterminisme (p 14) "le présent ne contient rien de plus que que le passé, et ce qu'on trouve dans l'effet était déjà dans sa cause"

 - B insiste sur l'apparition dans l'évolution des corps vivants, de fctions semblables (la sexualité par exemple), obtenues par des moyens différents = s'appuie en partie sur le finalisme (attribue à la finalité 1 rôle majeur)

=> il est "difficile" de définir ce qu'est l'individu (p15)

3) Vieillissement et individualité (p15à 23)

cf note 50 p399

 - B refuse l'idée d' " une loi biologique (svt d'une mathématique) universelle" -> "chq cellule, considérée à part, évolue d'une manière déterminée"

=> on a là le renversement bergsonnien, qui décrit les choses dans leur avenir

 - nouvelle critique du mécanisme

 - "le vieillissement = acquisition progressive ou perte graduelle"

 => illustration par le sablier 

 - B appuie son idée du prolongement et de continuité (renvoie à la déf de la mémoire)

=> le calcul différentiel = pensée de la métaphysique, qui depuis Galilée, se précise

=> "les tendances intellectuelles [ne sont pas faites] pour nous fournir une explication de la vie" (p21) mais pour nous permettre de penser la matière (cf note 58 p402)

 - Descartes réfuté

  • Bilan de l'étude
Pour BERGSON " l'évolution implique une continuation réelle du passée par le présent, une durée qui est un trait d'union " (p22). 

 Quelques définitions : la durée = une réalité du tps vécu, subjective et non quantifiable ; une continuité temporelle de la conscience VS le tps cartésien = tps abstrait mais mesurable et discontinu ; renvoie à l' "extrémité" 

Le projet théorique de Bergson est de dépasser le mécanisme et la finalisme, et de faire la synthèse des 2. Il faut savoir que Claude BERNARD (un biologiste fr), a soulevé le même problème avec l'épigénèse (formation progressive d'un être vivant dans une cellule), articulation du finalisme et du mécanisme.









samedi 13 novembre 2010

Science

La science nous livre-t-elle le réel tel qu'il est ?

Intro :    -La connaissance positive, reposant sur des critères précis de vérification et visant à établir des lois entre les phénomènes, des rapports objectifs et universels entre ces derniers, nous apporte-t-elle les mêmes choses dans leur existence objective et se manifestant en elle-même ? Tel est le sens de la question posée dans l'intitulé de sujet.
- La science, objective ou entachée de de relativité ? Comment trouver un critère de distinction objectif ? Et si la science se contentait de relatif, de simples relations provisoires et transitoires entre les phénomènes ? Le problème est, en définitive, de savoir si ce n'est pas le pouvoir de la raison qui s'introduit dans les faits et les modèle. Or le pouvoir de la raison est mobile.
- D'où l'enjeu de la question : faut-il croire, avec l'empirisme, que la science nous livre les faits ? Dans ce cas, ce serait un type de méthode qui se trouverait privilégié ? D'ailleurs, on pourrait également supposer que la raison est à même de nous livrer le réel tel qu'il est. La question enveloppe donc le problème de la puissance de la raison et de sa capacité à sortir des limites simplement humaines. Que l'on privilégie les faits ou le pouvoir de la raison, on aboutit avec la question posée, à une certaine attitude pratique. D'où l'enjeu de la question.

Discussion

A- La science livre les faits et le réel tels qu'ils sont.


Il y a, sous-jacent à cette idée de "livrer", le thème d'une science chasseresse, conquérante, dynamique, en quête perpétuelle des choses et du vrai. La science est à l'affût, elle guette comme une proie le réel. Or, ne nous livre-t-elle pas des faits et le réel tels qu'ils sont ? Ce que le savant trouve, en sa recherche, sans doute sont-ce les données de l'expérience, telles quelles sont. C'est à des faits objectifs que la science est confrontée. Entre ces faits, elle établit des relations, des lois et semble ainsi appréhender le réel tel qu'il est. Ainsi, la science nous apporte les choses telles qu'elles sont, dans leur vérité concrète. La science est objective, conforme à la réalité et sa vérité est universelle : elle peut être admise par tout homme.
La science permet de trouver une voie dans  le labyrinthe des faits et de forger une image objective de la réalité. Donc elle paraît nous livrer une image reflétant le monde dans sa réalité, tel qu'il est.

Transition : La science a-t-elle affaire réellement à des "faits" ? Rien n'est moins certain. N'introduit-elle pas dans le réel les structures de l'esprit humain ?
En outre, la question posée est grosse d'équivoques. Elle sous-entend que la vérité ( scientifique) serait définie par la conformité avec les choses. La science se comprendrait comme adéquation au réel, accès à la chose elle-même, indépendamment de la construction humaine. Cette conception du vrai pose un problème et doit être soupçonnée et mise en question.

B- La science désigne une construction de la raison, non point un accès au réel tel qu'il est.

En réalité, n'est-ce pas le pouvoir de la raison et de l'esprit qui s'introduit dans les faits et les structure ? Le physicien invente des hypothèses fécondes et soumet le "réel" aux lois de l'esprit. La science est une construction rationnelle, non point une soumission aux faits. Dès lors, si le fait est le produit d'une élaboration rationnelle, si le fait porte de toutes parts la marque théorique, comment la science nous livrerait-elle le réel tel qu'il est ? Elle se contente du relatif : elle établit par observation des relations entre les phénomènes et ne vise pas l'absolu, comme l'a si bien montré Auguste Comte. Ce n'est pas le réel tel qu'il est qu'elle appréhende, mais bien des données relatives : il n'y a pas d'explication absolue et la science ne vise pas le pourquoi.
D'ailleurs, comment la science pourrait-elle nous livrer le réel tel qu'il est ? Loin d'énoncer des vérités absolues et définitives, elle forme des conjectures provisoires. Il y a de l'incertitude dans la science de notre temps : elle est incertaine, relative, conjecturale. " La connaissance, et la connaissance scientifique tout particulièrement progresse grâce à des anticipations non justifiées ( et impossibles à justifier ), elle devine, elle essaie des solutions, elle forme des conjectures. Celles-ci sont soumises au contrôle de la critique, c'est-à-dire à des tentatives de réfutation qui comportent des tests d'une capacité critique élevée. Elles peuvent survivre à ces tests mais ne sauraient être justifiées de manière positive : il n'est pas possible d'établir avec certitude qu'elles sont vraies, ni même qu'elles sont probables" ( Karl Popper, Conjectures et réfutations )

Transition : Comment aller jusqu'au bout de nos analyses ? Que nous livre exactement la science ? Quel est le fruit ( ndlr : c'est bon les fruits ! ) de son travail ? Que désigne exactement la science ?

C- La science, construction des phénomènes.

La science nous livre-t-elle le réel tel qu'il est ? Il nous faut davantage élaborer le concept de science. Qu'est cette dernière, sinon une construction rationnelle s'appliquant à das phénomènes ? La science, en effet, élabore, au moyen de catégories a priori de l'esprit, des intuitions empiriques. Ce qui signifie que le donné extérieur empirique, non seulement est mis en forme par notre sensibilité ( espace/temps) mais par les concepts a priori de notre entendement, comme par exemple la causalité. C'est tout un appareil qui permet de connaître le réel tel qu'il est : nous ne pouvons connaître par la science les choses que telles qu'elle nous apparaissent : comme phénomènes. La causalité n'est pas dans les choses, mais dans l'esprit humain. Donc l'homme confère sa nécessité à la connaissance scientifique et il en résulte que la science, loin de livrer le réel tel qu'il est, le livre tel que l'homme le construit. La science n'a pas la moindre prétention en ce qui concerne les réalités en soi, elle ne doit pas sortir de son domaine : la connaissance spéculative, par la science, concernant le "transcendant", est impossible.
La raison scientifique donne donc à voir le "comment" des choses. Comment accèderait-elle au "noumène" ( Kant fait une distinction entre le phénomène = ce que nous percevons, ne correspond pas à la réalité profonde de l'objet / et le noumène : réalité profonde ), à la chose en elle-même ? 

Conclusion : En s'introduisant dans les données, le pouvoir de la raison structure ces dernières et ordonne l'expérience. Ainsi la science, n'ayant accès qu'aux phénomènes, ne nous livre pas le réel tel qu'il est. Pas de science sans mise en forme des données par l'esprit humain, sans mathématique, sans théorie. Livrer le réel tel qu'il est semble un thème quelque peu naïf ou chimérique.

Il n'y a pas d'urgence nous y arriverons un jour.

Alan Alexander Milne
Extrait de Winnie l'ourson

















vendredi 12 novembre 2010

Citations, droit et morale.


" Il n'est pas de tyran au monde qui aime la vérité, la vérité n'obéit pas." Alain

" L'autre de la vérité n'est pas l'erreur, mais la violence" E.Weil

" Le jugement est la faculté de penser le particulier comme contenu dans le général" Kant

" Tu supportes des injustices, consoles toi, le vrai malheur est d'en faire" Démocrite


" Les lois sont faites pour les faibles et pour le plus grand nombre" Calliclès 

" L'homme est un loup pour l'homme" Plaute

" L'Etat c'est le monopole légal de la violence" Max Weber

"La raison du plus fort est toujours la meilleure" Lafontaine

" Quand dix personnes qui pensent la même chose se réunissent, elles ne pensent plus." Alain

" Plaisante justice qu'une rivière borne, vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà" Pascalou
" Quand notre conscience parle, c'est la société qui parle en nous" Durkheim

" L'obligation morale, c'est le sacré qu'il ne faut pas violer" Freud

" Agis de telle sorte que la Maxime de ta volonté puisse être érigée en loi universelle" Kant

Droit et Morale

1) Essence de la justice et du droit

Cicéron, De la République : "La justice a trait à l'extérieur, elle se projette au dehors et fait saillie. Cette vertue, plus que toute autre, s'applique à servir l'intérêt d'autrui et ce déploie dans ce service."

Essence de la justice renvérait à 3 notions : - actes extérieurs / -Autrui / -Egalité

1- Actes extérieurs : 

Justice : vue comme une des perfections de l'individu et des sociétés. Mais, perfection particulière : je peux atteindre certaines perfections sans les faire sortir de moi-même. ( ex : je garde un savoir inconnu des autres pour moi ). Pour être juste : je dois agir. 
Ce n'est pas car je sais ce qui est juste ou injuste que je suis juste. ( Homme juste = celui qui pose des actes de justice ) 

2- Autrui

Ces actes extérieurs n'ont de sens que par rapport à autrui. 
Mais, en amitié ou en amour, la relation est subjective. 
La justice pure : vise à respecter tout être humain indépendamment de ce qu'il est individuellement.

3- L'égalité

La justice n'est pas purement l'égalité, mais la recherche d'une certaine égalité.
La justice joue sur plusieurs plans : Doit reconnaître que l'autre à les mêmes droits que moi : appartenance à une même espèce : Egalité de nature. Et comme disait le petit Socrate : " Je suis citoyen du monde"
Si nous sommes égaux, nous ne le sommes pas forcément ds notre comportement : la justice peut admettre l'inégalité ( ex : différentes notes ds la classe : inégalitaire mais pas absurde, pas injuste )

2- Justice légale, justice naturelle

Aristote, L'Ethique à Nicomaque.
Le juste se conforme aux lois, observe l'égalité, va créer ou sauvegarder le bonheur, agit en légalité etc
Du point de vue du pouvoir, celui qui obéit à la loi est dans la légalité, celui qui désobéit est injuste et dans l'illégalité : "hors-la-loi".
Mais, une loi peut ne pas être juste humainement. Celui qui pose un acte injuste du point de vue de la loi peut-être juste au niveau humain ( ex : cette chère Rosa Parks )

Sophistes + Stoïciens : Droit positif / Droit naturel

DP : droit tel qu'il existe dans une société donnée, à un moment donné de son histoire. Légalité = juste / Illégalité = injuste.
DN : droits qui respecte la nature humaine

Antigone de Sophocle pose pour la première fois les limites du droit positif : est-il toujours juste ? 
Montesquieu : " Une chose n'est pas juste car elle est loi mais doit être loi car elle est juste"

Les vertues sont très nombreuses, il y en a 4 cardinales ( latin : cardo = gond : gond : ouvrir portes de sagesse ) : 
- Justice / - Tempérance ( me contrôler dans mes désirs, oulalala ! ) / -Force ( force psychologique, me battre pour la morale ) /-Prudence (on applique le général au particulier )

Car elles sont une énonciation générale, les lois visent l'intérêt commun : permettent à ceux qui vivent en communauté de vivre a peu près de manière harmonieuse.

On a donc tort d'appeller loi ce qui ne vise pas l'intérêt commun. La loi doit poser les mêmes contraintes à tous, chercher à protéger le groupe. 

Aristote " Être juste c'est rendre à autrui ce qui lui est du"


3- Justice, Droit, Force

( Le commentaire s'appuie sur un chap. du Contrat social de Rousseau, donc point de vue de Rousseau en général )

Du droit du plus fort 

La force est-elle le fondement de la justice ? Est-ce réellement un droit ? 

- Raison historique : Du pt de vue de l'homme, le plus fort considère qu'il est du côté du droit. 
- Raison théorique : Histoire de la pensée occidentale : la force est effectivement le fondement du droit : Calliclès ( ce n'est pas un philosophe mais un théoricien ) , Platon, Hobbes.

Pour Calliclès : Si on observe la nature : partout le plus fort s'impose. Dans le monde humain on a inventé les lois, or, elles visent régulièrement à aider les plus faibles. 

" Les lois sont faites pour les plus faibles et pour le plus grand nombre" Calliclès

Selon lui, il faut arrêter de s'éloigner de la nature : il prône l'hédonisme total ( laisser libre cours à nos désirs + pulsions ) <<< Nature = fondement de la force et du droit.

Hobbes : Le Leviathan 

Dans l'état de nature, nous avons à faire à de la violence : on entre en société par crainte de sa propre mort.
On délègue au chef de l'état le plein pouvoir = monopolisation de la violence = vie harmonieuse.

" L'Etat c'est le monopole légal de la violence" Max Weber 

!!! : On interdit au citoyen d'utiliser la violence, mais on interdit pas la violence, celle-ci est déplacée, confiée à l'Etat " monopole légal". <<< Vie en société = rapports de forces.

" La raison du plus fort est tjrs la meilleure" La Fontaine 
Rousseau : A qui peut on porter plainte de l'abus de pouvoir ? Dans une dictature, il n'y a pas de bavure : dans une dictature : fore = puissance physique et non morale. 

Deux puissances : - physique / - morale 
Une société est juste lorsque la force morale encadre la force physique. / Société = injuste quand la force physique occupe toute la place. 

Conséquences si la force = fondement de la justice ( c'est pas joli joli !) : 
Puisque la force fait le droit : l'effet change avec la cause.
ex : Quand je gagne une bataille, je suis le plus fort. Donc si je perd, je ne suis plus du côté du droit = absurde. Si force (physique) = droit, alors chaque fois que je gagne par la violence je suis du côté du droit.
Chaque fois que la force change de camp, le droit change de camp.
ex : Les nazis sont du côté du droit jusqu'au 6 juin 1945 < Absurde : on ne va pas juger les nazis slmt pour ce qu'ils on fait après le 6 juin ! 

Pour Rousseau, Dieu a voulu que les hommes vivent en société mais il n'a pas désigné le chef. 
( fin partie 3, la suite au prochain épisode ! )